dimanche 25 janvier 2009

Heima, pour voyager au Nord

Une pellicule comme une aurore boréale. Poétique, contemplative, solennelle et grandiose, Heima immortalise en images la série de concerts-surprises que Sigur Rós a offerts à la population islandaise au détour d'une tournée mondiale, à l'été 2006.

Tantôt acoustiques et intimistes, plus tard orchestrales et majestueuses, ils y vont de relectures de l'ensemble de leur répertoire dans des lieux qui témoignent de l'authenticité de leur démarche et de leur attachement à l'héritage traditionnel islandais. 

À la salle communautaire du village d'Ólafsvík, à l'usine à baleines désaffectée de Djúpavík, près des chutes d'Ásbyrgi, sur une ferme de Kirkjubæjarklaustur ou dans les marches de l'église bleue poudre de Seyðisfjörður. Entre les éclats de glockenspiel et de xylophone, les quatre compères d'une timidité désarmante confient qu'il est bien d'être chez-soi. Mais cet écho biographique est à peine abordé, tant les préoccupations de Sigur Rós sont avant tout artistiques.

Photographié avec un talent admirable, le pays ne fait plus qu'un avec la musique. Le caméscope rend à merveille la splendeur du spectacle qui s'étend à l'horizon. On devine les regards émus jetés sur les enfants et leurs cerf-volants, sur les spectateurs perdus dans leurs pensées. 

L'histoire s'achève au bord d'une transe lors d'une finale d'une intensité foudroyante à Reykjavik. Au terme de ce périple, on aura senti l'âme de l'Islande battre au creux des murmures et des pulsations lancinantes du récital de Sigur Rós. 

Une perle, véritablement. Heima vous fera peut-être acheter un billet d'avion comme le plus beau des coups de tête et dépoussiérer votre sac-à-dos, vous aussi. 

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