dimanche 15 février 2009

Tes jambes, aussi

Pouvant se balader le matin dans ma cuisine, s'allonger contre moi le soir, s'étirer sous le couvre-pied, se plier et se déplier sans faire de bruit. Je pense à tes jambes, c'est vrai. Des jambes imprégnées de finesse. Faites comme on sait les construire dans certains pays de l'Europe du Nord. Des jambes de marathonienne du Kenya, mais ici, à Montréal, toutes blanches et toutes femmes, glacées, suppliant d'être réchauffées. Me sentir tout à fait concerné par  la splendeur de tes jambes, puis retourner faire brûler la mairie, la prison et l'hôtel. Trancher la tête de ceux qui nous auront oubliés. La nuit, vingt-cinq degrés sous zéro, ajouter dans le ciel l'hiver orangé de nos incendies.

- Maxime-Olivier Moutier, Lettres à mademoiselle Brochu dont je tourne la dernière page à l'instant

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